La bataille de la Marfée est une bataille qui a eu lieu sur les hauteurs de Sedan, le 6 juillet 1641,
entre le royaume de France et la principauté de Sedan, alliée au Saint-Empire et aux Pays-Bas Espagnols. Elle s’inscrit dans le cadre de la guerre de Trente Ans.
La principauté de Sedan est en 1640 une principauté protestante indépendante dont le prince, Frédéric-Maurice de la Tour d'Auvergne, accueille les protestants et factieux fuyant la France et Richelieu. Il prit également part à la conspiration des Princes de la paix, avec le comte de Soissons et Henri II de Guise, visant à rétablir les privilèges des grands féodaux. Louis XIII envoie une armée pour mettre fin à ses agissements, le prince de Sedan demande et obtient une aide de l'empereur, son ami personnel. Gênée par le mauvais temps qui rendit les chemins boueux, l'armée française n'arrive sur le plateau que vers 11 heures, attendue par l'armée sedanaise.
L'affrontement commence et les Sedanais résistent bien au choc. Le prince de Sedan, commandant la cavalerie, contourne le champ de bataille à l'abri de collines, et tombe sur le flanc de l'armée royale. C'est alors la débandade, l'armée du maréchal de Châtillon abandonne ses bagages. Dès midi, la bataille était décidée. Le comte de Soissons est, semble-t-il, mort par accident, alors qu'il relevait la visière de son casque à l'aide de son pistolet.
3 000 hommes et 300 officiers de l’armée de Châtillon sont faits prisonniers. Il faut ajouter 1 000 blessés et 300 tués dont 2 généraux.
Le prince de Sedan se saisit de l’artillerie française, de trois pièces de canon, 4 canons de 24 livres et 2 de 12. Deux de ces canons auraient été enlevés par les bourgeois de Remilly : l’un fut emporté par les Prussiens en 1814, l’autre servit aux fêtes nationales jusqu’en 1880 ! Tous les drapeaux (12) furent ramenés à Sedan, comme trophées de guerre. Cette victoire sera de courte durée pour les Sedanais puisqu’ils sont défaits à Donchery le 31 juillet 1641 et parce que la France annexe Sedan – jusqu’alors principauté indépendante – le 29 septembre 1642, à la suite de l’échec du complot de Cinq-Mars et de De Thou. De cette bataille de la Marfée, subsiste une empreinte toponymique : la Corne de Soissons, en souvenir de l’infortuné comte tué lors des combats.